Après 60 ans, la synthèse des protéines par l’organisme diminue, rendant la couverture des besoins plus difficile qu’à un âge plus jeune. Les recommandations nutritionnelles s’ajustent alors, dépassant souvent un gramme de protéines par kilo de poids corporel et par jour.

Certains aliments traditionnellement considérés comme « bons pour la santé » peuvent s’avérer insuffisants pour atteindre ce seuil. Les choix alimentaires habituels ne suffisent plus toujours à garantir l’apport protéique nécessaire au maintien de la masse musculaire.

A lire également : Les médicaments à prendre et les précautions à prendre chez les seniors

Préserver sa vitalité après 60 ans : le rôle clé des protéines

Avec l’âge, la fonte musculaire s’accélère, un processus bien identifié sous le nom de sarcopénie. Cette érosion progressive de la masse musculaire peut, très concrètement, compliquer des gestes simples du quotidien et restreindre l’autonomie. L’ANSES recommande désormais un apport de 1 à 1,2 g de protéines par kilo de poids corporel chaque jour pour freiner ce déclin. Cette quantité cible directement la capacité du muscle à se reconstruire, car la réponse du corps aux apports protéiques n’est plus aussi efficace.

Le Programme National Nutrition Santé met en avant la nécessité d’augmenter la part des protéines dans l’alimentation des seniors. Concrètement, démarrer la journée avec de la viande maigre, du poisson ou deux œufs permet de mieux répartir l’apport protéique sur la journée. Les recherches s’accordent : fractionner les apports protéiques à chaque repas stimule davantage la synthèse musculaire qu’un unique repas riche en protéines.

A voir aussi : Prendre soin de sa peau et de ses cheveux tout en vieillissant : les meilleurs conseils à suivre

Conserver sa force musculaire demande aussi de bouger régulièrement. L’activité physique, même modérée, augmente la sensibilité des muscles à l’effet des protéines. L’association d’une alimentation adaptée et d’exercices, adaptés au niveau de chacun, aide à préserver mobilité et indépendance. Une attention particulière doit être portée aux seniors fragilisés ou affectés par une maladie chronique, car le risque de dénutrition s’accroît avec l’âge.

Quels aliments riches en protéines conviennent le mieux aux seniors ?

Le choix est large pour couvrir les besoins en protéines, à condition de s’adapter aux contraintes de chacun. Viandes maigres comme la volaille ou du bœuf dégraissé, poissons, blancs ou gras,, ou œufs : ces aliments constituent des piliers pour soutenir la masse musculaire. Les produits laitiers, tels que fromage blanc, yaourt nature ou lait demi-écrémé, conjuguent densité protéique et apport en calcium, essentiel pour les os.

Mais il faut aussi jongler avec des réalités concrètes : difficultés à mâcher, digestion plus lente, budget parfois limité. Dans ce contexte particulier, certains aliments tirent leur épingle du jeu :

  • Les œufs, faciles à cuisiner et à digérer, se prêtent à toutes les envies, de l’omelette au flan salé.
  • Les légumineuses (lentilles, pois chiches), couplées à des céréales, représentent une alternative végétale intéressante, avec un profil en acides aminés à compléter.
  • Les produits laitiers enrichis, en version crèmes ou boissons, renforcent l’apport protéique lorsque l’appétit diminue.

En cas de dénutrition ou au sortir d’une hospitalisation, les compléments alimentaires oraux (boissons hyperprotéinées, poudre de protéines) constituent une solution temporaire, recommandée par l’ANSES. La spiruline, source concentrée de protéines et de micronutriments, peut étoffer l’alimentation, à condition de rester un complément et non le pilier du régime. Adapter la texture des plats, purées, mousses, hachis, permet de contourner les difficultés de mastication, sans sacrifier le plaisir de manger, moteur décisif du maintien des apports chez la personne âgée.

Protéines animales ou végétales : comment faire le bon choix ?

Toutes les protéines n’offrent pas le même profil nutritionnel. Chez les seniors, la question de l’origine, animale ou végétale, prend tout son sens. Les protéines animales (viandes, poissons, œufs, produits laitiers) se distinguent par une richesse en acides aminés essentiels : ces éléments que le corps ne sait pas fabriquer, mais qui s’avèrent nécessaires à la synthèse protéique musculaire et à l’entretien de la masse musculaire. Ce profil est d’autant plus précieux après 60 ans, alors que la sarcopénie s’installe plus vite.

Les protéines végétales, présentes dans les légumineuses, céréales ou la spiruline, sont parfois incomplètes en acides aminés essentiels. D’où l’intérêt d’associer au cours d’une même journée plusieurs sources végétales pour équilibrer les apports. Exemple concret : un plat de riz et lentilles, ou une tartine de pain avec du houmous de pois chiches. Ce duo assure un apport protéique de qualité, adapté aux besoins des seniors.

La capacité d’absorption diffère également : les protéines animales sont généralement mieux assimilées, alors que certaines protéines végétales, plus difficiles à digérer, peuvent poser problème si le système digestif est fragile. Toutefois, les protéines issues des plantes offrent aussi des bénéfices, notamment des effets antioxydants et anti-inflammatoires, protecteurs face aux maladies chroniques. L’équilibre idéal ? Varier les sources, respecter les tolérances individuelles et veiller à la densité nutritionnelle globale de l’alimentation des seniors.

protéines seniors

Des conseils pratiques pour intégrer plus de protéines dans l’assiette au quotidien

Augmenter la part de protéines dans l’alimentation d’une personne âgée n’a rien d’insurmontable si l’on adapte ses habitudes. Fractionner les apports sur la journée aide à contourner la satiété rapide, souvent ressentie après 70 ans. En misant sur trois repas principaux, complétés si besoin par une collation protéique, l’apport reste constant et la synthèse musculaire est mieux soutenue.

Pour enrichir les plats du quotidien, plusieurs astuces font la différence : ajouter du fromage râpé, de la poudre de lait ou du yaourt nature dans les soupes, les purées ou les gratins. Les œufs, sous toutes leurs formes, brouillés, mollets, durs, trouvent leur place du petit-déjeuner au dîner. Côté mer, des poissons gras comme la sardine, le maquereau ou le saumon permettent d’apporter à la fois protéines et oméga 3, précieux pour la santé vasculaire.

Voici des pistes concrètes pour diversifier et augmenter l’apport protéique jour après jour :

  • Ajoutez des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges) dans les salades ou en garniture.
  • Associez céréales et légumineuses pour profiter d’une meilleure complémentarité des protéines végétales.
  • Recourez aux compléments alimentaires oraux ou à la poudre de protéines en cas de perte d’appétit ou de difficultés à mastiquer.

Ne perdez pas de vue l’équilibre global : multiplier les sources permet d’assurer un apport suffisant en vitamines et minéraux, tout aussi indispensables pour préserver la masse musculaire et limiter la fonte musculaire. Pour ajuster les apports à chaque situation, les recommandations du Programme National Nutrition Santé ou de l’ANSES restent des références fiables, garantes de la sécurité sanitaire de l’alimentation.

À l’heure où le muscle devient une réserve précieuse pour préserver autonomie et énergie, accorder plus de place aux protéines dans l’assiette, c’est ouvrir la porte à un quotidien plus libre et dynamique. La fourchette, ici, pèse bien plus lourd qu’il n’y paraît.