Le paludisme progresse vers des zones d’altitude où il était auparavant absent. La maladie de Lyme s’étend à de nouveaux territoires européens. La dengue, autrefois cantonnée aux tropiques, menace désormais le sud de la France. Des pathologies respiratoires ou cardiovasculaires connaissent une recrudescence lors des épisodes de canicule ou de pollution. Chaque évolution du climat entraîne un déplacement ou une aggravation de certaines maladies, modifiant en profondeur la cartographie des risques sanitaires à l’échelle mondiale.
Plan de l'article
- Comprendre le lien entre changement climatique et santé humaine
- Quels types de maladies émergent ou s’aggravent avec le réchauffement climatique ?
- Maladies infectieuses, allergies, troubles psychiques : des conséquences multiples à ne pas sous-estimer
- Face à ces risques sanitaires, pourquoi agir collectivement devient urgent
Comprendre le lien entre changement climatique et santé humaine
Difficile aujourd’hui de traiter la santé humaine sans évoquer le changement climatique. Le GIEC est formel : sécheresses, inondations, canicules, tous ces phénomènes extrêmes aiguisent la vulnérabilité des sociétés et de la faune. Même diagnostic du côté de l’OMS, qui constate la montée rapide des risques sanitaires au rythme des bouleversements climatiques.
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Dès que la température grimpe, l’équilibre fragile des écosystèmes chancelle. La biodiversité recule, la protection naturelle contre les pathogènes se réduit. Virus et bactéries multiplient alors les opportunités de franchir la barrière entre animaux et humains. L’idée de One Health, portée entre autres par l’Institut Pasteur, prend tout son relief : lier la santé humaine, animale et environnementale pour anticiper les nouvelles menaces sanitaires.
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Facteurs impactés | Conséquences sanitaires |
---|---|
Températures élevées | Augmentation des coups de chaleur, maladies cardiovasculaires |
Sécheresse, pénurie d’eau | Maladies hydriques, dénutrition |
Altération des écosystèmes | Propagation de maladies infectieuses |
La santé mondiale se trouve aussi fragilisée par la raréfaction de l’eau propre ou la difficulté à se nourrir. La logique One Health s’impose pour décoder et contenir les risques sanitaires découlant des changements climatiques. Seul ce regard croisé entre santé humaine, animale et environnementale permettra d’adapter la recherche et l’action à venir.
Quels types de maladies émergent ou s’aggravent avec le réchauffement climatique ?
En première ligne, l’essor fulgurant des maladies infectieuses. Sous l’effet de la chaleur, les vecteurs comme le moustique tigre gagnent de nouveaux territoires européens. Résultat : des foyers de dengue, de chikungunya ou de fièvre de la vallée du Rift apparaissent là où ils étaient jusque-là inconnus. D’après les dernières analyses, près d’un cas de dengue sur cinq serait aujourd’hui attribuable au changement climatique.
Les maladies vectorielles élargissent leur terrain de jeu. Le paludisme, autrefois cantonné aux tropiques, s’étend jusque dans certaines zones tempérées, en raison d’hivers plus doux. Même son de cloche pour l’encéphalite West Nile, transmise par les moustiques et désormais surveillée de très près en Europe.
Ce tableau ne s’arrête pas aux seuls moustiques. D’autres zoonoses, comme la peste porcine africaine ou l’influenza aviaire, deviennent plus fréquentes à mesure que les équilibres écologiques se dérèglent. On observe aussi la libération d’anciens virus en raison de la fonte du permafrost, et avec eux le risque de devoir affronter des épidémies inattendues.
Pour avoir un aperçu concret, voici quelques maladies qui progressent de pair avec le réchauffement :
- Maladies infectieuses : paludisme, dengue, chikungunya, fièvre de la vallée du Rift
- Maladies animales : peste porcine africaine, influenza aviaire
- Risques émergents : zoonoses, virus anciens issus du permafrost
Accélération des échanges, transformation des milieux naturels : les agents pathogènes n’ont jamais circulé aussi facilement. Rester attentif à leurs mutations et à leur propagation devient l’une des grandes exigences de notre époque.
Maladies infectieuses, allergies, troubles psychiques : des conséquences multiples à ne pas sous-estimer
Les épisodes de chaleur extrême et de pollution aggravent la situation. Air saturé de particules fines, périodes de canicule, absence de vent : le contexte favorise les maladies respiratoires et cardiovasculaires. Asthme, bronchites chroniques et infarctus s’enchaînent dans ces épisodes, qui frappent de plein fouet le système cardio-respiratoire.
La sécheresse couplée à la détérioration de l’accès à l’eau propre favorise les maladies hydriques : gastro-entérites, choléra, infections à entérovirus. Personnes âgées, enfants, publics fragilisés sont toujours les plus touchés. Mais une autre menace prospère en silence : la baisse des rendements agricoles perturbe la sécurité alimentaire et fait grimper le risque de dénutrition dans les zones précaires.
Le dérèglement du climat marque aussi les esprits. Troubles anxieux, stress post-traumatique, sentiment d’impuissance : face aux catastrophes naturelles à répétition ou à la perspective d’un avenir incertain, la santé mentale vacille. Les praticiens observent une recrudescence de l’éco-anxiété, notamment chez les plus jeunes. Les pays du Sud subissent ces conséquences de plein fouet, mais les États du Nord sont aussi frappés, avec une explosion des allergies respiratoires, attribuée à la prolongation de la saison pollinique et à l’amplification des vagues de chaleur.
Pour mieux comprendre l’ampleur des répercussions, voici les catégories de troubles favorisés par le climat :
- Maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à la pollution
- Maladies hydriques et pénurie alimentaire
- Allergies, stress thermique, troubles psychiques
Face à ces risques sanitaires, pourquoi agir collectivement devient urgent
Le constat s’impose : l’installation durable du moustique tigre, l’essor des maladies à transmission vectorielle et la percée des zoonoses signalent une montée du danger. Impossible de se contenter de surveiller : renforcer la prévention et déployer une surveillance internationale sont devenus prioritaires. L’Institut Pasteur ne s’y trompe pas, mobilisant microbiologistes, entomologistes, et experts santé publique autour d’un centre dédié à la détection précoce des épidémies.
Au cœur de ce dispositif, des réseaux de surveillance pilotés par l’OMSA, la FAO et l’OMS. Leur mission : détecter rapidement et synchroniser la riposte, qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains. La stratégie One Health s’applique concrètement avec, par exemple, le programme PREZODE, pensé pour enrayer l’irruption de zoonoses à la source et bâtir des actions coordonnées.
Mettre un frein à ce cercle vicieux passe par des leviers déjà identifiés. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, revoir nos usages des énergies fossiles et renforcer la part du renouvelable ; repenser les villes pour donner plus de place au transport actif comme la marche ou le vélo ; favoriser une alimentation végétale pour alléger l’empreinte de l’élevage sur le climat. Ces mesures conjuguent bénéfices pour la santé publique et recul tangible des risques sanitaires liés au dérèglement climatique.
La scène internationale continue d’appeler à l’action concertée. Les négociations menées lors des derniers sommets mondiaux l’expriment d’une seule voix : c’est la coopération et l’engagement de tous, scientifiques, politiques, citoyens, qui feront la différence. Se taire ou attendre, c’est choisir l’aveuglement. Reste à décider de quel côté chacun souhaite s’inscrire.